Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

occaſion, fut que pour teſmoigner plus de confiance à Aronce, & l’engager plus dans ſes intereſts, il luy dit que le principal de la choſe eſtoit de ſonger à haſter la perte de Porſenna : car enfin, dit-il, tant que ce Prince ſera viuant, Mezence luy meſme eſt ſi mal aſſuré, que c’eſt eſtablir vne fortune chancelante, que de la fonder ſur la ſienne en l’eſtat qu’elle eſt : Aronce n’oſa pourtant d’abord contredire ouuertement Tiberinus, de peur de ſe rendre ſuſpect : de ſorte que cette conuerſation finit par des proteſtations reciproques de ne ſe nuire point aupres de Mezence : & en effet ils agirent tous deux comme deux hommes qui auoient beſoin l’vn de l’autre. Tiberinus aduoüa meſme à Aronce, l’amour qu’il auoit pour la Princeſſe des Leontins : & il comprit ſi bien qu’il luy eſtoit neceſſaire de ſe l’aquerir, s’il vouloit ſe