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zence auroit eu quelque peine à ſouffrir voſtre veuë, ſi Tiberinus n’euſt par adreſſe ſurmonté cette aduerſion qu’il vous a cachée fort ſoigneuſement, à cauſe de l’obligation qu’il vous a, mais qu’il n’auroit pû vaincre ſans Tiberinus. C’eſt pourquoy i’ay creû qu’il eſtoit à propos de vous aduertir de l’eſtat des choſes : afin que vous attachant à la fortune de celuy qui vous oblige, la voſtre en ſoit plus aſſurée. Comme Aronce ſçauoit les veritables ſentimens de la Princeſſe des Leontins, il luy reſpondit auec autant d’adreſſe qu’elle en auoit eu en luy parlant : ſi bien que Tiberinus parlant auſſi ſelon l’intention de cette Princeſſe, il ſe fit vne liaiſon entre eux ſi grande, que Tiberinus deſcouurit à Aronce tout ce qui pouuoit luy aquerir encore plus de pouuoir ſur l’eſprit de Mezence. Mais ce qu’il y eut de remarquable en cette