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& de luy perſuader meſme auec adreſſe, qu’il me deuroit vne partie de ſa faueur : c’eſt pour quoy comme ie l’ay plus pratiqué que vous, adiouſta-t’elle, ie m’offre à faire cette liaiſon. Auſſi bien ne comprens-ie pas comment voſtre faueur pourroit durer, ſi vous n’auiez quelqu’vn qui fuſt dans les plaiſirs de Mezence, durant que vous eſtes dans les affaires. Vous ſçauez que ce Prince, tout vieux qu’il eſt, a toutes les inclinations des ieunes Gens : & qu’ainſi durant que vous vous occupez à cent choſes neceſſaires, & vtiles pour vous, il faut qu’il ait quelqu’vn qui l’occupe, qui le diuertiſſe, & qui luy tienne l’eſprit en l’eſtat où vous voulez qu’il ſoit. Choiſiſſez donc Aronce pour cela : il eſt ieune ; il eſt Eſtranger ; il n’eſt pas en eſtat de faire des brigues dans la Cour, ny de vous nuire : & ſelon toutes les apparences, il ſe contentera