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que cela ſe paſſoit ainſi au Palais de Mezence, Tiberinus eſtois chez la Princeſſe des Leontins, à qui il faiſoit pleintes de la nouuelle faueur d’Aronce. C’en eſt fait Madame (luy dit-il, apres pluſieurs autres choſes) ie ſeray bien toſt auſſi mal auec mon Maiſtre, qu’auec ma Maiſtreſſe : & ſelon toutes les apparences, ie vay eſtre auſſi malheureux en ambition qu’en amour, veû la nouuelle faueur d’Aronce. Pour vous oſter la moitié de voſtre malheur, (reprit adroitement la Princeſſe des Leontins) ſuiuez vn conſeil que ie vay vous donner : vous auriez parlé plus obligeamment, repliqua Tiberinus, ſi vous auiez dit ſeulement faites ce que ie vay vous commander. Quoy qu’il en ſoit, dit-elle, ſi i’eſtois en voſtre place, au lieu de m’oppoſer à la faueur naiſſante d’Aronce, ie taſcherois de le mettre dans mes intereſts :