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s’il les met luy meſme au rang des autres hommes, il perd ſes propres Priuileges : & ſe met en eſtat de ſouffrir vn iour ce qu’il fait endurer aux autres. C’eſt pourquoy Seigneur, ne precipitez rien pour ce qui regarde Porſenna : & faites quelque diſtinction entre vn Grand Roy, & vn ſimple ſuiet. Ce que vous dittes eſt ſans doute prudent & genereux, repliqua Mezence, mais la vie de Porſenna fait vn ſi grand obſtacle à tous mes deſſeins, que puis que la Fortune m’a donné vn iuſte ſuiet de le perdre, ie le dois faire, ſi ie ne ſuis le plus imprudent de tous les hommes. Ie ſçay bien Seigneur, reprit Aronce, que Porſenna eſt accuſé : mais ie ſçay auſſi qu’il n’y a nulles preuues contre luy. Vous auez ſans doute eſté attaqué par vn homme attaché à ſes intereſts, pourſuiuit-il, mais vous le faites garder ſi ſoigneu-