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accuſation, & luy dit qu’il ne croyoit pas qu’elle fuſt bien fondée : & qu’il le coniuroit de faire vne ſerieuſe reflextion ſur vne affaire ſi importante. Quoy Aronce, luy dit Mezence, vous auez donné la mort à celuy qui vouloit m’oſter la vie par les ordres de Porſenna, & vous voudriez ſauuer la vie à celuy qui m’a voulu faire donner la mort ? Seigneur, reprit Aronce, ie veux vous empeſcher de faire vne choſe dont vous vous repentiriez apres inutilement : & s’il eſt permis à vn malheureux Inconnu, à qui vous auez fait la grace de donner la liberté de vous parler ſans deſguiſement, & de vous dire effectiuement ce qu’il penſe ; ie vous aduoüray ingenûment que ie ne trouue rien qui doiue eſtre de plus grande conſideration à vn Prince ſouuerain, que de bien regarder de quelle façon il agit auec ceux de ſa condition : car