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ſoient pour Aronce, n’enuoyaſſent luy dire ce qu’ils auoient fait chacun de leur coſté. Mais ce qui affligeoit extraordinairement Aronce, eſtoit qu’il n’aprenoit rien de Clelie, quoy que par les ordres de Mezence on l’euſt ſoigneuſement cherchée dans tous les lieux où s’eſtendoit ſa puiſſance. Si bien que ne pouuant alors partir de Perouſe, à cauſe de l’eſtat où eſtoit le Roy ſon Pere, & ne ſçachant meſme où la chercher ; il reſolut, en attendant qu’il pûſt diſpoſer de luy, d’enuoyer ſecrettement dans les villes qui eſtoient alors ennemies de Rome : car il iugeoit bien qu’Horace qui eſtoit mal auec Tarquin, ne pourroit chercher de retraite plus aſſurée que chez ſes Ennemis. Si bien qu’executant ce deſſein là, il enuoya dans tous les lieux où il pouuoit eſperer d’en aprendre quelque choſe : apres quoy il ſe donna tout entier à