Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/678

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’auoir ſçeu par quelqu’vn de ſes Amis. Neantmoins comme elle ne penſoit pas que ce fuſt vne cauſe aſſez forte pour obliger Artaxandre à luy faire tant de remercimens, elle luy demanda à la fin ce qu’elle auoit fait pour luy ? D’abord il ne voulut pas le luy dire : car enfin Madame, luy dit-il, ie crains que vous ne vous repentiez de ce que vous auez fait pour moy, ſi ie vous le dis, & que cela ne diminuë ma ioye. Ce n’eſt guere ma couſtume, repliqua-t’elle de me repentir d’auoir fait vne choſe qui plaiſe aux Gens que i’eſtime : & ie puis vous aſſurer que la veritable cauſe qui me porte à vouloir ſçauoir ce qui vous a obligé, eſt afin de faire encore vne autrefois la meſme choſe. Ha Madame, s’eſcria Artaxandre, ie n’ay que faire de vous dire ce que vous auez fait pour moy, pour vous obliger à le faire encore,