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tit pourtant pas d’abord ſon malheur : au contraire il ſe trouuoit ſi heureux de ſentir cette amour naiſſante dans ſon cœur, qu’il ne pouuoit cacher la ioye qu’il en auoit. De plus, la penſée de ſe vanger de Paſithée luy donnoit encore beaucoup de ſatiſfaction : car il auoit vn ſecret dépit de la foibleſſe de cette Perſonne, qui luy faiſoit connoiſtre que ſi Cyneſie n’euſt acheué de la luy faire oublier, il n’euſt pas eſté impoſſible qu’il euſt renoüé auec elle. D’autre part Paſithée qui ne cherchoit iamais guere en aimant qu’vn amuſement agreable qui la diuertiſt, & qui penſoit eſtre aimée de Clidamis, ſe conſoloit de la perte d’Artaxandre : quoy qu’il y euſt pourtant touſiours quelques heures au iour où elle le regretoit, parce qu’elle ne trouuoit pas que les autres la diuertiſſent autant que luy. Pour Clidamis il eſtoit