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eſté eſcrites, qu’afin de me corriger : mais pour Statilie elle n’en a pas fait autant : car encore qu’elle ſçache bien qu’on ne ſçauroit m’adreſſer vne Lettre qui ait eſté ouuerte que ie ne m’en aperçoiue, parce qu’elle m’a apris toutes les manieres dont on les peut ouurir, elle n’a pas laiſſé diuerſes fois en ſa vie, d’ouurir des Lettres qui s’adreſſoient à moy : & de ſe donner la peine de les refermer. Apres cela Statilie entendant raillerie admirablement, ſe deffendit fort ingenieuſement contre toutes les ſolides raiſons que la Princeſſe des Leontins, Aronce, Aurelie, & Celere luy dirent. Elle fut pourtant contrainte d’aduoüer qu’ils auoient raiſon, & qu’elle auoit tort : mais elle le leur aduoüa en leur proteſtant qu’elle auroit tort toute ſa vie, & qu’elle ne ſe corrigeroit iamais. Apres quoy ſa viſite eſtant finie, elle s’en