Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/638

Cette page n’a pas encore été corrigée

faire vne autre : vos propres reſueries vous diuertiſſent : & ie ne trouue rien qui amuſe plus doucement l’eſprit qu’vne galante amour : car pour les grandes & violentes paſſions, elles occupent trop. Pour moy, dit Philionte, ie ſuis perſuadé qu’il ne faut point auoir d’amour, ou qu’il en faut auoir tout de bon : car à n’en mentir pas, il n’apartient qu’aux grandes paſſions à donner les grands plaiſirs. Il eſt vray, dit Artaxandre, mais elles donnent auſſi quelqueſfois de grandes douleurs : ie l’aduouë, reſpondit Philionte, mais de l’humeur dont ie ſuis, ie veux tout ou rien : & ie n’aime point ces affections paſſageres qui demandent autant de ſoin qu’vne belle paſſion ; qui vous emportent autant de temps ; & qui ne vous en récompenſent point : car cent de ces derniers amours, ne vous font pas ſeulement conquerir vn cœur tout entier : c’eſt pour-