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pleindre, celle à qui ie me pleignois ſe moqua de moy, & me dit que ie ne meritois nulle compaſſion : & que quiconque eſtoit malheureux par ſa faute, ne deuoit point eſtre pleint. Helas, luy repliquay-ie, mon malheur n’eſt pas en ce que i’ay veû, il eſt en ce que l’on a eſcrit. Mais ſi vous ne l’auiez point voulu voir, me reſpondit-elle, cela ne ſeroit point eſcrit pour vous, & vous n’en auriez pas perdu voſtre belle humeur. En ſuite elle voulut me perſuader que ce qui m’arriuoit là eſtoit vne punition de ma curioſité, mais ie ne l’eſcoutay pas : de ſorte qu’elle ne douta point que ie n’ouuriſſe encore la premiere Lettre qui me paſſeroit par les mains. Et en effet dans le deſſein qu’elle en eſcriuit vne, qu’elle s’adreſſoit à elle meſme, quoy qu’elle fuſt effectiuement pour moy, & qu’elle fit paſſer