Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/621

Cette page n’a pas encore été corrigée

quelque temps : ils reſuerent : ils firent des Vers : ils raillerent auec leurs Mariniers : ils admirerent la beauté de la Mer en cét eſtat, où le brillant des Aſtres argente toutes les Ondes : ils eſcouterent meſme cét agreable murmure que font les vagues, durant le ſilence de la nuit : & ils s’endormirent enfin en eſcoutant le batement des Rames dans l’eau, dont le bruit par vne cadence meſurée, eſt effectiuement fort propre à exciter la ſommeil. Mais enfin ils s’eſueillerent ſi à propos, qu’ils eurent la plaiſir de iouïr de la veuë d’vn des plus beaux obiets du monde en aprochant de Crete : car bien que le Riuage le long duquel ils auoient eſté, ait preſques par tout de fort beaux endroits, ce n’eſt rien en comparaiſon de l’abord de Crete. Auſſi Philionte & Artaxandre diſſiperent-ils abſolument leur ſommeil, qu’ils s’imaginerent qu’ils a-