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pour me corriger d’vne choſe qu’elle ne croyoit pas iuſte. Et en effet ie fus vn mois tout entier que ie ne faiſois que receuoir des Lettres par diuerſes voyes, & ſur diuers ſuiets, & qui s’adreſſoient à des Gens de ma connoiſſance, où ie trouuois touiours quelque choſe qui me fâchoit : car comme la Perſonne qui me les faiſoit eſcrire, ſçauoit tout le ſecret de ma vie, elle conduiſit ſa malice ſi adroitement, que ie bruſlay plus de douze Lettres apres les auoir ouuertes, ſans ſoubçonner qu’elle y euſt nulle part. Cependant i’eſtois dans vn chagrin ſi terrible, que ne pouuant plus le cacher, ie fus trouuer cette charitable Amie pour luy raconter ce qui m’eſtoit arriué : car encore que i’aimaſſe fort Statilie, il y auoit en ce temps là certaines choſes dont ie ne luy euſſe pas parlé. Mais dés que ie penſay me vouloir