Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/597

Cette page n’a pas encore été corrigée

poſſible de s’en tenir aſſuré ? Mais croyez-uous, dit-elle, que l’amitié de ces Pleureuſes de Morts, ſoit plus ſeure que la mienne ! car à ne vous en mentir pas, ie ſuis perſuadée qu’elles pleurent plus par temperamment, que par affection. Ie tombe d’accord qu’elles pleurent par temperamment, reprit Artaxandre : mais c’eſt qu’il eſt conſtamment vray, que l’on aime ardemment, ou foiblement, par cette meſme raiſon : & qu’ainſi comme vous eſtes d’vn temperamment à n’aimer que la ioye, vous ne ſçauriez eſtre capable ni de douleur, ni d’affection. Mais encore, dit vne Dame de la compagnie, voudrois-ie bien ſçauoir preciſément quelles bornes on doit donner à la douleur : ſi vous en croyez auiourd’huy Artaxandre, dit Paſithée, il vous dira qu’il faut s’enterrer dans le Tombeau de ceux qu’on aime, ou que