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vous rencontrez quelqu’vn de ceux qui y vont pour cela, & que vous luy demandiez où il va ? il vous dira qu’il s’en va conſoler celle qui a fait vne ſemblable perte : demandez-le encore à vn autre, il vous reſpondra la meſme choſe : cependant il ſe trouue que ces meſmes Gens qui diſent qu’ils vont conſoler, ne veulent point qu’on ſe conſole : & qu’ils murmurent auſſi fortement quand vne affligée ceſſe de pleurer, que ſi toutes les Fontaines, & tous les Fleuues du Monde auoient tary : & l’on diroit, adiouſta-t’elle en riant, que les larmes des autres ſont effectiuement des Perles qui doiuent les enrichir, tant ils ſont faſchez lors qu’ils voyent qu’on ſe laiſſe conſoler par la raiſon, ſans auoir beſoin du ſecours du Temps. Ie ſuis pourtant fortement perſuadée que la plus grande folie eſt celle de s’affliger auec excés, de ce qui n’a