Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/593

Cette page n’a pas encore été corrigée

ſent, vous recommenceriez dans vn Mois vne nouuelle affection auec quelque autre, & que vous luy raconteriez toute noſtre Auanture auſſi plaiſamment, que vous venez de me raconter celle de mon malheureux Riual. De ſorte qu’à vous dire les choſes comme elles ſont, il n’y a rien que ie ne ſois reſolu de faire, pour taſcher de dégager mon cœur : & dans les ſentimens où voſtre peu de ſenſibilité vient de me mettre, ie penſe que ſi ie pouuois reſſuſciter mon Riual ie le ferois, afin qu’il vous fiſt mille reproches de l’affection que vous auez pour moy. En verité, dit-elle en riant, vous m’embarraſſeriez fort, ſi vous faiſiez ce prodige : & ie ne ſçay ſi ie ne ſerois point obligée de vous quiter également : & s’il ne me ſeroit point plus aiſé d’en choiſir vn troiſieſme, que de choiſir entre vous deux. Comme Pa-