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mort, qu’on pouuoit preſque encore s’imaginer qu’il ne l’eſtoit pas. Ainſi il faut que ie concluë cruellement pour moy, que ie ne vous ay point conſolée de ſa perte : & que vous ne l’auez eſté que par voſtre propre temperamment, qui fait que vous n’aimez que ce qui vous diuertit : ſans aimer meſme ceux qui vous donnent quelque diuertiſſement, ſi ce n’eſt qu’il ſoit directement attaché à leur perſonne. De ſorte que ceux qui ſe ſeroient mis dans la fantaiſie d’eſtre tendrement aimez de vous, ſeroient bien attrapez & bien malheureux : car puis que mon Riual n’a pû eſtre aimé plus parfaitement, il ne faut pas qu’vn autre y pretende : & à n’en mentir pas, ie croy que ce ſeroit eſtre fort ſage, que de ſe dégager d’auec vne Perſonne auſſi peu capable que vous d’vne violente affection. Comme vous trouuez ſans doute ce ſuiet