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re ! vous me dittes cela d’vn ton ſi plaiſant, dit-elle, qu’on diroit que vous trouuez fort mauuais que ie ne pleure point voſtre Riual. Ie ne ſçay Madame, repliqua-t’il, ſi ie trouuerois fort bon que vous le pleuraſſiez : mais ie vous auouë que ie trouue vn peu eſtrange que vous l’ayez ſi peu regreté : & à vous dire ce que ie penſe, il n’eſt rien que ie ne fiſſe pour pouuoir du moins me perſuader que c’eſt moy qui vous ay conſolée de ſa perte. Mais Madame, il n’y a pas moyen que ie me le perſuade : car la premiere fois que i’eus l’honneur de vous voir dans ce Iardin où vous contrefaiſiez ſi plaiſamment cét Amant ridicule, de qui toutes les galanteries ſont hors de mode, vous auiez plus d’enioüement dans les yeux & dans l’eſprit, que ie ne vous en ay iamais veû. Cependant il y auoit ſi peu que mon Riual eſtoit