Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/582

Cette page n’a pas encore été corrigée

tant de ſuiet de le regreter : car ie croy que vous n’euſſiez pas eſté Amis, ſi vous l’euſſiez veû à Crete. Ie vous entens bien Madame, repliqua Artaxandre, & à dire vray vous auez raiſon, car ce n’eſt guerre la couſtume que deux Riuaux ſoient Amis. Vous en ſçauez beaucoup pour vn Eſtranger, luy dit-elle : ie ne ſçay ſi i’en ſçay beaucoup pour vn Eſtranger, reprit-il, mais ie trouue que ie n’en ſçay guere pour vn homme à qui vous auez fait la grace de donner voſtre cœur. C’eſt pourquoy ie vous coniure, aimable Paſithée, de me dire ingenûment tout ce qui s’y eſt paſſé : car pour ce qui s’y paſſe, ie ne vous le demande point, parce que ie ſuis perſuadé que ie ne l’ignore pas. Dittes moy donc ſincerement, tout ce qui s’eſt paſſé entre vous & Philicrate, iuſques à ſon départ de Crete, ſans craindre que i’en ſois ialoux : car