Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/575

Cette page n’a pas encore été corrigée

enfin ils eſtoient heureux : & ſi Artaxandre contre ſa couſtume, ne ſe fuſt pas mis dans la teſte vn bizarre ſentiment digne d’vn melancolique, l’amour qu’il auoit pour Paſithée euſt bien duré dauantage. Mais pour vous faire mieux entendre comment cela ſe fit, il faut que vous ſçachiez, que lors qu’Artaxandre eſtoit le plus content de Paſithée, & qu’il eſtoit en effet aſſuré qu’il faiſoit tous les plaiſirs de cette belle Perſonne, il ſe mit à en parler auec Cephiſe dont il n’eſtoit pas haï : & à luy exagerer ſa bonne fortune, car il ne luy cachoit rien de ce qu’il auoit dans l’ame. Mais comme il luy ſembla que Cephiſe n’entrait pas aſſez dans ſes ſentimens, & qu’elle ne le croyoit pas auſſi heureux qu’il le penſoit eſtre, il luy en demanda la cauſe : s’eſtonnant fort de ce qu’elle n’admiroit pas aſſez ſon bonheur. Car enfin, luy diſoit-il,