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lut s’en aller, il la remena chez elle : & Ils ſe ſeparerent auec tant de marques d’amitié, que iamais affection naiſſante n’auoit paru plus empreſſée, que celle qui paroiſſoit eſtre entre ces deux Perſonnes. En effet dés le lendemain Artaxandre ſans ſe faire mener par quelqu’vn de ſes Amis, fut viſiter la Tante de Paſithée, pour voir Paſithée, qui le mit d’vne partie de Promenade dont elle eſtoit : & depuis ce iour là ils furent preſques touſiours enſemble. Car comme l’humeur d’Artaxandre diuertiſſoit Paſithée, & que celle de Paſithée diuertiſſoit auſſi Artaxandre, vn intereſt de plaiſir les vniſſoit, & faiſoit qu’ils eſtoient toûiours en meſme lieu : de ſorte qu’en fort peu de iours Artaxandre ſentit qu’il auoit vne amour aſſez forte dans le cœur. Il eſt vray que cette paſſion auoit tout ce qui la pouuoit rendre agreable : parce qu’Artaxan-