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l’occaſion s’en preſentoit : mais i’en connois d’autres à Crete qui ſont bien auſſi plaiſantes à voir quand on les obſerue, & que l’on ſçait leur foibleſſe. En effet il y a vne Fille, que Cephiſe connoiſt auſſi bien que moy, qui parce qu'elle a les mains belles, fait eternellement quelque choſe qui luy donne occaſion de les montrer : car tantoſt elle racommode ie ne ſçay quoy à ſa Coiffure, vne autre fois faiſant l’officieuſe, elle en fait autant à celle de quelqu’vne de ſes Amies ; en vne autre occaſion, elle laiſſe exprés tomber ſon voile, pour auoir ſuiet de le releuer, & de montrer ſes mains : & ie ſuis meſme perſuadée que quand elle eſt en quelque Colation galante, elle mange bien plus de ce qui eſt loin d’elle, que de ce qui en eſt proche, afin d’auoir vn pretexte de faire voir qu’elle a les bras beaux, & les mains belles. Ha Paſithée, reprit Cephiſe, vous en dittes trop : en ve-