Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/563

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cephiſe en ſouriant, quand on ne haït pas à ſe monſtrer. Il eſt vray, repliqua Paſithée, qu’il y a certains iours où ie ſerois bien embarraſſée à dire ſi i’aime mieux voir, qu’eſtre veuë : mais apres tout il faut que vous aduoüez que ie n’ay point de ces ſortes d’affectations qu’ont la plus part des Femmes qui veulent à quelque prix que ſoit montré ce qu’elles ont de plus beau : & qui ont eternellement l’eſprit occupé de ces ſortes de ſoins qui paroiſſent ridicules à ceux qui s’en aperçoiuent. Cependant, dit Artaxandre ; cela eſt de tout Païs : car ie n’ay iamais eſté en nulle part que les Femmes n’ont cherché à ſe mettre à vn iour fauorable, comme on cherche celuy d’vn Portrait. I’en connois vne à Crete, reprit Philionte, qui eſt vne des plus ambitieuſes Femmes de la Terre : & qui l’eſt ſi fort, que ie croy