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paſſion, que ie l’ay eſté depuis apres auoir aimé deux ou trois fois auec toute la violence imaginable. Mais à ce que ie voy, repliqua Sextus, ſi l’on vous prioit de raconter voſtre vie, il ne faudroit pas vous demander vne ſeule Hiſtoire : non Seigneur, repliqua Amilcar en riant, & pour parler proprement, il fauſroit me demander le recit de mes Auantures. Pour moy, dit alors Plotine, i’aurois grande enuie de la ſçauoir : ie penſe, adiouſta Ceſonie, que cette curioſité ſeroit generale, ſi on penſoit qu’elle peûſt eſtre ſatiſfaite. En mon particulier, pourſuiuit Clelie, ie ne ſçay ſi ie me trompe : mais ie ſuis perſuadée qu’Amilcar aime bien autant à raconter les Auantures d’autruy que les ſiennes. Vous auez raiſon Madame, reſpondit-il, car il eſt vray qu’il n’y a rien de plus incommode que de raconter ſoy meſme ſon Hiſtoire : car enfin ſi l’on eſt modeſte, on n’oſe ſe loüer : &