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çoit vne lettre de la Perſonne qu’elle aime, le cœur luy en bat ; elle l’ouure en rougiſſant ; elle la lit auec attention, & elle en conſidere iuſques aux moindres choſes. S’il y a vne rature, elle la veut deuiner : elle ſerre ſoigneuſement cette Lettre : elle la relit de temps en temps, quoy qu’elle l’ait dans ſa mémoire : & elle fait enfin mille choſes obligeantes, qu’vne enioüée ne ſçauroit faire. Au reſte vous n’auez pas meſme ſeulement obligation à ces charmantes Perſonnes de ce qu’elles font pour vous : mais vous leur en auez encore de certaines choſes qu’elles ne font pas. En effet il n’y a rien de ſi doux, lors qu’on eſt aimé par vne de ces agreables melancoliques vertueuſes, que de voir quelle eſt la peine qu’elles ont à vous refuſer quelque legere grace que vous leur demandez : car el-