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ſaiſiſſemens d’eſprit, ſi doux, & ſi charmans, qu’ils ſont preferables à tous les diuertiſſemens du monde. Cependant quand on a l’ame en cette aſſiete, on n’a nul enioüement dans les yeux ; on ne rit point ; & on ne laiſſe pourtant pas d’eſtre heureux. Ie ſçay bien que l’abord d’vne Perſonne enioüée plaiſt infiniment : & qu’il y a beaucoup plus de facilité à faire connoiſſance auec elle qu’auec vne Perſonne plus ſerieuſe : car comme l’a fort agreablement dit Amilcar, on eſt en familiarité auec elle dés le premier iour qu’on la connoiſt : on rit, on chante, on dance, on dit de petits ſecrets, & on fait mille Parties de plaiſir : où au contraire il faut aller plus lentement auec celles qui ſont du temperamment que ie les veux : car pour l’ordinaire vous ne voyez le premier iour que leur beauté & vne partie de leur eſprit. Elles n’ache-