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elles vous ont donné leur affection, que quand elles vous la refuſent. Pour les fieres & les capricieuſes, adiouſta-t’il, c’eſt bien encore pis : car on ne ſçait par où s’y prendre. En effet au commencement à peine regardent-elles les cœurs qu’on leur offre : on diroit qu’on les outrage en les adorant : ou que du moins on leur doit vn Tribut d’Encens, qu’elles vous font trop d’honneur de receuoir. Quand vous rencontrez leurs yeux, vous n’y voyez que de la fierté : elles deſtournent meſme bien ſouuent meſpriſamment la teſte pour ne rencontrer pas les voſtres : elles vous regardent de haut en bas en cent occaſions : & on diroit, veû comme elles agiſſent quelqueſfois, qu’on leur doit rendre grace de ce qu’elles ne vous tuënt pas. Ie ſçay bien qu’il y a des caprices heureux & qu’en certains iours on les oblige