Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/481

Cette page n’a pas encore été corrigée

me il eſtoit aiſé de perſuader à Sextus vne choſe de cette nature, il dit à Amilcar qu’il faloit y aller à l’heure meſme & en effet ſe ſeruant du nom de Tullie pour les voir, ceux qui gardoient ces priſonnieres les laiſſerent entrer : mais ils les trouuerent en vn eſtat bien different : car il y en auoit deux qui eſtoient ſi extraordinairement affligées de leur captiuité, qu’elles en auoient preſques perdu la raiſon : il y en auoit vne autre au contraire qui eſtant d’vn naturel fort guay, ſe regardoit dans vn Miroir : & raccommodoit quelque choſe à ſa Coiffure auec autant de tranquilité, que ſi elle euſt eſté dans ſa Chambre : & il y en auoit deux autres qui n’eſtoient que fort melancoliques. Mais pour Clelie, ſans auoir le deſeſpoir des deux premieres, ni l’inſenſibilité de la troiſieſme, elle eſtoit ſeulement ſerieuſe & triſte : & elle l’eſtoit meſ-