Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas de vous dire en general, qu’elles auoient enſemble tout ce que peuuent auoir deux Belles qui pretendent partager entre elles tous les cœurs d’vne Cour fort galante ; qui ne font autre choſe que faire des vſurpations continuelles l’vne ſur l’autre ; & qui ne peuuent iamais conuenir des Bornes de leurs Empires. De grace, interrompit Statilie, haſtez vous de venir à l’endroit des Lettres, ſi vous voulez que ie vous laiſſe faire voſtre recit. I’y viendray bien toſt, reprit Statilie, mais il faut auſſi que vous enduriez que ie die tout ce qui peut faire trouuer que vous fuſtes aſſez plaiſamment attrapée. Imaginez vous donc Madame (pourſuiuit Aurelie, en ſe retournant vers la Princeſſe des Leontins) que Statilie ayant pour cette pretenduë Riuale tout ce qu’il falloit auoir pour ſouhaiter fortement de ſçauoir iuſques à ſes plus ſecrettes penſées, reçeut vne