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l’auoit pû corriger, repliqua Aurelie, il y auroit long temps qu’elle ſeroit corrigée : car il luy en arriua vne vn iour que ie voudrois bien vous raconter ſi elle le vouloit. I’y conſens, dit Statilie, pourueû que vous enduriez que i’en raconte quelques vnes de celles qui m’ont accouſtumée à ouurir des Lettres. Cela eſt ſi equitable, dit Celere, que ie croy qu’Aurelie ne s’y oppoſera pas ; ie n’ay garde, reſpondit-elle, de m’oppoſer à ce qui peut excuſer Statilie. Mais puis que ie dois parler la premiere (pourſuiuit-elle en adreſſant la parole à la Princeſſe des Leontins) il faut que vous ſçachiez Madame, qu’il y a quatre ou cinq ans qu’il y auoit vne Dame veuſue à Perouſe, qui eſtoit en concurrence de beauté auec Statilie : de ſorte qu’apres cela vous conceurez aiſément qu’elles ne s’aimoient pas trop. Ie ne laiſſeray pourtant