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m’eſt ſuſpect. En effet il y a grande aparence que la propoſition que vous me faites m’eſt faite malicieuſement : car dans la certitude où vous eſtes que ie vous refuſeray, vous croyez que vous aurez droit de faire dire parmy le Peuple que i’ay enfreint les Priuileges des Veſtales ; que le Feu ſacré s’eſteindra bien toſt ; & que les Dieux pour les vanger détruiront Rome ; & ie ne ſçay meſme ſi de deſſein premedité vous ne le laiſſerez pas eſteindre. Mais quoy qu’il en ſoit, ie vous declare que iamais Veſtale ſous mon Regne, ne deliurera de Priſonniers de Guerre : & qu’ainſi les Dames dont vous demandez la liberté ne l’obtiendront pas. Retournez vous en donc garder bien ſoigneuſement le Feu ſacré, adiouſta-t’il, ſi vous ne voulez qu’on vous garde vous meſme, & qu’au lieu de vous traiter en Veſtale, on