Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/444

eſtoit d’vn ſi grand eſclat, que le Peuple ſuiuoit le Chariot où elle eſtoit, ſeulement pour la voir. Pour Aronce, il ne l’eut pas pluſtoſt veuë, qu’il la montra à Celere, & qu’il ſentit ce que l’on ne ſçauroit exprimer : car il eut vne ioye extréme de la reuoir, & de la voir triſte, parce qu’il creût qu’il auoit quelque part à ſa triſteſſe. Mais il eut auſſi vne douleur effroyable de la voir Captiue, & de la voir Captiue du plus mortel ennemy de Clelius ſon Pere. Comme il eſtoit donc occupé & par ſa ioye, & par ſa douleur, il vit paroiſtre deux Veſtales : qui marchant auec toute la Ceremonie que l’on obſeruoit quand elles alloient par la Ville, s’arreſterent, & firent demander pourquoy on menoit ces Dames ? de ſorte que leur ayant eſté reſpondu que c’eſtoient des Captiues que l’on alloit preſenter à Tarquin ; la plus ancienne de ces