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y eſtoit encore, quoy qu’on euſt aſſuré à Celere qu’il en deuoit partir le lendemain qu’il en eſtoit party. De ſorte que s’imaginant, veû l’humeur d’Amilcar, qu’il faloit le chercher vers le Palais de Tarquin, Aronce y fut auec Celere : mais en y allant il fut bien ſurpris de voir arriuer deux Chariots pleins de Dames, eſcortez par des Soldats, qui eſtant entrez à Rome par la Porte de Ianus, alloient vers le Palais du Roy. Ce qui fit ſon eſtonnement, fut qu’il aperçeut Clelie dans celuy qui marchoit le premier : il eſt vray qu’il la vit ſans qu’elle le viſt : parce que comme elle eſtoit fort melancolique, elle n’attachoit ſes regards à nul obiet : n’ayant garde de penſer qu’Aronce pûſt eſtre à Rome : car veû le peril où elle l’auoit laiſſé, elle trouuoit plus d’aparence à le croire mort ou priſonnier, qu’à ſe l’imaginer en ce lieu là. Cependant malgré ſa melancolie, ſa beauté