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ſtre à Tarquin pour ce qu’il eſtoit, afin de mieux ſeruir Clelie : car il iugeoit bien que s’il le faiſoit ſon amour eſclateroit, & ſeroit ſçeuë du Roy ſon Pere : qui en ſuite venant à ſçauoir que Clelie eſtoit Fille d’vn Ennemy de Tarquin auec qui il auoit renouuellé vne Alliance ſi ſonlemnelle, ne trouueroit pas bon qu’il l’aimaſt : & ſe reſoudroit peut-eſtre de faire ſçauoir à ce Prince qui elle eſtoit, afin de l’obliger à la perdre. Ce n’eſt pas qu’il ne connuſt que le Roy ſon Pere auoit beaucoup de vertu, mais c’eſt que l’amour luy faiſant tout craindre, il craignoit meſme que la beauté de Clelie n’augmentaſt ſes malheurs : car veû comme Herminius luy auoit repreſenté l’humeur du Fils aiſné de Tarquin, il ne croyoit preſques pas poſſible qu’il n’en deuinſt point amoureux, s’il la voyoit : & il ne penſoit pas