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rien redit qui pûſt nuire notablement à ceux qui les auoient eſcrites. Mais de grace, dit alors la Princeſſe des Leontins, dittes moy donc à quoy vous ſert d’ouurir des Lettres auec tant de peine & tant de ſoin, pour ne vous ſeruir point de ce que vous y aprenez ? Car encore ſi vous n’en faiſiez que quelques galantes malices, ie conceurois que vous pourriez trouuer quelque plaiſir à ce que vous faites : mais de ſe donner toute cette peine pour rien, i’aduouë que ie ne le comprens pas. Premierement ie poſe pour fondement indubitable, que de cent Lettres que vous ouurirez, il n’y en aura pas vne où vous ayez intereſt, ny où il y ait rien de diuertiſſant à voir. En effet ceux qui veulent parler de vous, ne vous confient pas leurs Lettres, ceux qui ont des intrigues de galanterie, ne les font pas trop paſſer entre les mains de perſonnes