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nemy qui n’eſpargneroit pas voſtre vie comme moy. Encore vne fois, reprit Horace, vous en faites trops car quoy que vous faciez, ie ne puis vous dire que ie n’aimeray plus Clelie, parce que ie ſens bien que ie l’aimeray iuſques à la mort. Tant qu’elle ne ſera point en voſtre puiſſance, reprit Aronce, ie ne me ſoucieray pas que vous l’aimiez : mais ſi la Fortune vous la redonnoit, ie vous pourſuiurois par toute la Terre, quoy que ie vous doiue la vie. Ha cruel Aronce, s’eſcria Horace, vous ne vous ſouuenez en cette occaſion de ce que i’ay fait pour vous, que pour me faire ſouuenir de ce que vous auez fait pour moy : & que pour me reprocher mon ingratitude d’vne maniere plus rigoureuſe. Apres cela Celere leur diſant qu’il leur eſtoit à tous eſgallement dangereux d’eſtre là plus long temps, ils profiterent de cét aduis :