Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/414

ſans deliberer ſur ce qu’il auoit à faire, & ſans ſe meſler du combat qu’il voyoit, fut droit à Clelie, ſuiuy d’Herminius, & de Celere, qui auoient pouſſé leurs Cheuaux dés qu’il auoit pouſſé le ſien. Mais il ne fut pas ſi toſt aupres d’elle, que ſans s’amuſer en choſes inutiles ; quels que ſoient ceux qui combatent (luy dit-il, apres eſtre deſcendu de cheual) ie croy qu’ils ſont tous contre vous : c’eſt pour quoy Madame, ſouffrez que ie vous emmene durant qu’ils ſont occupez à ſe vaincre, ou que i’aye du moins la gloire de mourir en vous deffendant. Clelie ayant vne ioye extréme de voir Aronce qu’elle aimoit ſi tendrement, & de voir auſſi ſes deux Amis, pour qui elle auoit tant d’amitié, n’heſita point ſur ce qu’elle deuoit faire : & s’abandonnant à la conduite d’Aronce, il la mit ſur le cheual d’vn des ſiens. Mais malgré