Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

urir des Lettres, parce que l’occaſion ne s’en eſtoit pas preſentée : mais dés qu’elle fut entrée, Aurelie qui connoiſſoit ſon humeur ; qui ſçauoit qu’elle entendoit bien raillerie ; & qu’elle ne penſoit pas effectiuement faire vn grand mal en ouurant toutes les Lettres qui luy paſſoient dans les mains ; ſe mit à luy dire qu’elle arriuoit fort à propos, pour aider à ſoutenir vne bonne cauſe : car enfin, luy dit-elle, comme ie me ſuis vantée de ſçauoir admirablement ouurir & refermer des Lettres, on m’a voulu perſuader que ie m’eſtoit donné vne peine qui ne me pouuoit preſques iamais donner vn grand plaiſir : & on m’a meſme voulu faire croire que c’eſtoit faire vne choſe qui n’eſtoit ny equitable, ny genereuſe. Pour equitable, & pour genereuſe (reprit cette Dame qui ſe nomme Statilie) il ne me ſera peut-eſtre pas bien aiſé de