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auec ſon agréement ordinaire, mais puis que cela eſt ſi mal-aiſé ne les combatez point ; abandonnez vous à elles ; & au lieu de vous amuſer à les vouloir vaincre, cherchez pluſtoſt à les ſatiſfaire, & vous n’en ſerez pas ſi tourmenté. Pour moy, adiouſta-t’il, ie ne m’eſtonne point ſi les paſſions tiranniſent le cœur de tous les hommes : car enfin on ne fait autre choſe que dire qu’il les faut combattre, & qu’il les faut aſſuiettir : on le trouue eſcrit en Vers, & en Proſe : les Philoſophes le diſent : les Sages l’ordonnent : les Peres l’enſeignent à leurs Fils : les Maris à leurs Femmes : & les Meres à leurs Filles : de ſorte que ces pauures paſſions qui ſe voyent tant d’ennemis, font vn grand effort pour ne ſuccomber pas, & pour regner dans tous les cœurs dont on les veut chaſſer auec beauuoup d’iniuſtice. En effet c’eſt le lieu de