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ment que les Amans mal traitez, ou que les Maris ialoux, qui ont de la haine pour les Dames. Il eſt vray, reprit Amilcar, qu’elles ne ſeroient point haïes : mais ſi elles n’eſtoient point aimées, elles s’ennuyeroient eſtrangement : & ſuis aſſuré qu’il n’y a pas vne Femme qui ait de la ieuneſſe & de la beauté, qui n’aimaſt mieux eſtre haïe de cent Amans mal traitez, & de cent Maris ialoux, pourueû qu’elle fuſt aimée d’vn fort honneſte homme qu’elle aimaſt, que de n’eſtre haïe de qui que ce ſoit, à condition de n’eſtre aimée de perſonne, & de ne rien aimer. Ne nous pleignons donc point des paſſions, puis qu’elles font ſeules toutes les occupations, & tous les plaiſirs de tous les hommes. C’eſt pourtant vne choſe fort difficile à faire, reprit Artemidore, que de les vouloir combattre. Il eſt vray, reprit Amilcar