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pour Tarquin, elle ne laiſſe pas d’eſtre effroyablement ialouſe : car dés qu’elle remarque que ce Prince a regardé vne Femme plus qu’vne autre, ç’en eſt aſſez pour faire qu’elle ne la regarde plus, qu’elle la mal traite, & qu’elle la face quelquefois ſortir de Rome. Auſſi y eſt elle ſi horriblement haïe, que lors que l’on en parle en liberté, on ne l’apelle iamais que la deteſtable Tullie. Pour Tarquin, malgré ſes Gardes, & malgré toute ſa puiſſance, on l’apelle preſques touſiours Tarquin le Superbe. Au commencement il ne le trouuoit pas bon, & il punit tres ſeuerement des Gens qui n’auoient fait autre crime que de l’apeller ainſi : mais inſenſiblement il s’eſt accouſtumé à ne trouuer pas que ce tiltre luy ſoit iniurieux : & à ne trouuer plus mauuais qu’on l’apelle de cette ſorte. Mais pour le meriter, il a vne fierté ſi ter-