Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/379

Cette page n’a pas encore été corrigée

iuration qu’on vouloit faire contre Tarquin : car me venant alors trouuer dans ma Chambre où i’eſtoit ſeul ; vous ſçauez Herminius, me dit-elle, que iuſques à cette heure i’ay ponctuellement obeï à voſtre Pere, dont vous entendiſtes les dernieres paroles : & que ie n’ay perdu nulle occaſion d’inſpirer dans voſtre cœur l’amour de la Patrie. Mais à vous dire la verité, i’ay encore plus ſongé à vous faire haïr les vices du Tyran, que le Tyran meſme : & i’ay meſme toûiours creû qu’il ne falloit pas entreprendre legerement de le détruire, de peur qu’en voulant mettre la Patrie en liberté, on ne luy donnaſt de nouuelles Chaiſnes. Ne vous engagez donc point mal à propos : non pas tant de peur d’expoſer voſtre vie qui m’eſt fort chere, que de peur d’expoſer Rome à vne plus cruelle ſeruitude. Voila donc Sei-