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de leur perte. Il oſta toute la connoiſſance des affaires au Senat ; il fit la Paix ou la Guerre comme bon luy ſembla ; il fit des Ligues & des Alliances auec les Peuples voiſins ſelon ſa fantaiſie ; il iugea meſme tout ſeul pluſieurs procés Criminels, où il s’agiſſoit de l’honneur de pluſieurs Familles, & de la vie de pluſieurs illuſtres Citoyens : & il reünit enfin tellement toute l’authorité en ſa ſeule Perſonne, qu’il eſtoit plus Maiſtre de Rome, qu’il ne l’eſtoit de luy meſme. Cependant ce meſme Tarquin qui auoit eſté doux & ciuil en aparence ; qui auoit tant ſalüé le Peuple ; tant fauoriſé de Gens ; tant aſſiſté de miſerables ; & tant eu de complaiſance ; ne ſe ſoucia plus d’eſtre aimé dés qu’il fut ſur le Throſne, & ne ſongea plus qu’à eſtre craint. En effet, diſoit-il vn iour, c’eſt vne folie eſtrange à ceux qui regnent, de pretendre de ſe