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comme il eſtoit grand, ieune, fort, & robuſte, & que Seruius Tullus eſtoit vieux, & foible ; ce Tyran ſans reſpecter en luy ny la qualité de Roy legitime, ny celle de ſon Beau-Pere, ny celle de l’Ayeul de ſes Enfans ; le prit inſolemment à trauers le corps : & l’ayant ſouleué en l’air, il le ietta auec vne violence horrible du haut des Degrez en bas : apres quoy il ſe remit au Siege Royal, auec la meſme tranquilité que s’il ne fuſt pas venu de faire la plus deteſtable action du monde. Cependant l’infortuné Seruius Tullus pour dernier malheur, ſe vit abandonné de ſes Gardes, & preſques de tous ſes Amis. Il en faut pourtant excepter feu mon Pere : qui ayant vne fidelité inébranlable, aide à ce malheureux Roy à ſe releuer, & le ſoutint en le deffendant, pour luy aider à taſcher de regagner