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que ie ſerois trop delicate, & que i’aurois tort ſi ie n’y allois pas. Mais la choſe n’eſt pas ainſi : car ie me paſſe bien de faire des viſites de Princeſſes ſans vertu : ie ne ſuis pas l’Eſclaue de Tullie : ma fortune ne deſpend point d’elle : & quand i’aurois enduré toute la fierté de ſes caprices, elle ne feroit iamais rien pour moy. C’eſt pourquoy ie trouue bien plus beau & bien plus court de n’y aller plus : car ie n’ay pas la maladie de ces Dames, qui quand elles ont eſté vne fois chez Tullie en vn iour où elle ne les a pas tout à fait mal traitées, paſſent le reſte de la iournée à aller de Maiſon en Maiſon, dire de cent manieres differentes, ſoit qu’il ſoit à propos ou non, qu’elles ont eſté la voir, & qu’elle leur a parlé. En effet i’en vis vne auant-hier, qui fit toute ſa conuerſation de cette nature : & qui eut l’art d’enchaiſner ſi adroitement tout ce