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deſſus de tout ce qu’elle voyoit ; que tout le monde luy deuoit toutes choſes ; qu’elle ne deuoit rien à qui que ce fuſt ; & que la Fortune luy deuoit vne Couronne ; qu’elle ne ſe ſoucioit ny de plaire, ny d’eſtre aimée. Elle meſpriſoit meſme extrémement les Femmes, & ne pouuoit ſouffrir la conuerſation que des hommes. Pour ſa reputation, elle ne s’en ſoucioit point : & quand on luy diſoit qu’elle ſe feroit haïr, ſi elle continuoit de viure auec les Dames qui la viſitoient comme elle y viuoit, elle reſpondoit que pourueû qu’on la craigniſt, elle ne ſe ſoucioit pas d’eſtre aimée. Auſſi n’a-t’elle iamais dit à vne Femme nulle de ces petites choſes obligeantes que l’vſage a eſtablies parmy les Dames. Ce n’eſt pas qu’elle n’aimaſt à eſtre loüée, quoy qu’elle diſt qu’elle ne s’en ſoucioit point : mais c’eſt qu’elle ne pouuoit ny loüer ny flatter perſonne : auſſi n’eſtoit-elle ny loüée ny flat-