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ceſſe euſt ſurueſcu le Prince d’Ameriole, elle euſt pû dire ce qu’elle ſçauoit de cette mort au Roy ſon Pere : ioint que Tullie ne voulut point empoiſonner ſon Mary, qu’elle ne fuſt aſſurée que Tarquin empoiſonneroit ſa Femme : de peur que ſi elle l’auoit deffait de celuy qui pouuoit luy diſputer la Couronne, il n’acheuaſt pas la choſe. Tarquin de ſon coſté ne pouuoit pas ſe reſoudre de faire mourir ſa Femme, s’il n’eſtoit aſſuré de la mort de ſon Frere : car il iugeoit bien que s’il l’euſt ſurueſcuë, il auroit voulu vanger ſa mort. Si bien que voyant beaucoup moins d’inconuenient aux murmures du Peuple, ils s’eſtoient reſolus à commettre ces deux effroyables crimes, auec autant de hardieſſe que de cruauté. En effet ſi Tarquin fit rendre tous les honneurs imaginables à la Princeſſe, dés qu’elle fut morte,