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ADERBAL
A CELERE



JE vous ay veû ſi obligeamment touché de mon malheur, quoy que vous ſoyez le plus cher des Amis de mon Riual, que ie ne fais nulle difficulté de vous demander vne grace. Il eſt vray que c’eſt vne grace d’vne effrayante nature, puis que ie ſouhaite ardemment que vous ne me la puiſſiez iamais rendre. Ie vous coniure donc de vouloir garder la Lettre que ie vous enuoye pour l’admirable Clelie ; mais afin que la fidelité que vous deuez à mon Riual, ne ſoit pas offencée de cette commiſſion que ie vous donne, ie ne vous oblige à la rendre à cette merueilleuſe Fille, que lors qu’elle aura rendu mon