Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 02.pdf/318

tenduës que de Tarquin, & de cette Dame qui ſçauoit les plus ſecrets ſentimens du cœur de cette déplorable Princeſſe : mais elle eſtoit ſi accablée de la douleur qu’elle auoit, qu’elle ne pouuoit parler : ioint que Tarquin qui eſtoit auſſi hardy que meſchant, prenant alors la parole, dit qu’elle commençoit de reſuer, & qu’elle ne viuroit plus guere : & en effet ceſſant de parler peu de temps apres, elle tomba dans vn aſſoupiſſement qui luy dura quatre ou cinq heures. Mais dés que Tarquin la vit aſſoupie, & qu’il creût eſtre aſſuré qu’elle ne parleroit plus, il enuoya aduertir le Roy & la Reine : qui venant en diligence, eurent vne douleur extréme de trouuer cette Princeſſe en cet eſtat. Neantmoins ils ne ſongerent point qu’elle auoit eſté empoiſonnée, & ils ne penſerent qu’à lui faire des remedes : mais ils les luy